Les transports, un secteur au cœur du défi social et environnemental.
On le sait, le transport est le secteur le plus émetteur de CO2 en France et va être l’un des enjeux de notre époque. Pour répondre aux défis que la transition de ce secteur représente en termes d’emplois et d’écologie, les organisations de notre alliance ont par exemple commencé à s’attaquer aux enjeux autour du transport du quotidien ou à ceux autour du secteur de l’automobile.
Plus récemment, notre inquiétude se tourne vers l’entité Fret de l’entreprise publique ferroviaire SNCF, menacée par le gouvernement.
Le fret ferroviaire, qu’est ce que c’est ?
Le fret ferroviaire correspond au transport de marchandises par le train. Les trains peuvent en effet transporter tout type de produits, des articles bruts et matériaux lourds comme les céréales, l’acier, le bois en passant par des produits finis, comme les voitures. 1 train fret représente 35 poids lourds. Le rail émet 14 fois moins de CO², entraîne 8 fois moins de pollution d’air et consomme 6 fois moins d’énergie.
L’acteur historique du secteur est Fret SNCF. Le pourcentage de marchandises transportées par le rail est en France le plus faible parmi tous les pays de l’UE comparables (environ 10%)
Alors qu’il y a urgence à réduire les gaz à effet de serre, le fret ferroviaire ne peut plus être une simple alternative, il est tout simplement incontournable. Il faut rompre avec la logique actuelle du système de transport et cette vision qui donne une part toujours plus croissante et de plus en plus monopolistique au fret routier. Il est temps d’entamer un bouleversement des fondements de notre économie et de nos modes de vie avec une approche coordonnée entre la politique industrielle, la politique des transports et le développement des territoires.
Le gouvernement roule contre la planète !
Problème, plutôt que de soutenir et renforcer le seul opérateur public de transport ferroviaire territorial, le gouvernement a récemment annoncé la liquidation de Fret SNCF pour satisfaire aux règles européennes qui ne visent qu’à installer la concurrence, quitte à détruire l’environnement. Cela représente un vrai recul pour la transition écologique et menace les conditions de travail de plus de 5000 personnes. En effet, ce choix consiste à privatiser les profits tout en laissant les pertes à l’acteur public.
En démantelant Fret Sncf, le gouvernement va à contre-sens de toute cohérence écologique. De plus, en vendant pièce par pièce ce service public, le gouvernement prend le risque d’un report modal inversé d’ampleur : il n’y aura pas moins de camions sur les routes, bien au contraire ! Et si certain·es pensaient que l’ouverture à la concurrence allait permettre la « revitalisation » du fret ferroviaire depuis 2005, c’est bien à son naufrage auquel nous avons assisté.
Pour un fret ferroviaire unifié
A l’appel des travailleurs et travailleuses du rail, nos organisations ont signé cette tribune* pour demander plusieurs mesures indispensables pour assurer l’avenir du rail :
-Créer un service public unifié et cohérent du transport ferroviaire et routier des marchandises.
–Prélever 1 milliard d’euros par an sur les profits réalisés sur les sociétés d’autoroutes pour les investir dans le développement des infrastructures ferroviaires fret ;
-Fixer une écotaxe pour les poids lourds en transit qui refuseraient la solution du report modal, destinée à alimenter un fonds national d’investissement à destination de projets de fret ferroviaire et maritime ;
-Interdir les nouvelles constructions de zones logistiques si celles-ci ne sont pas embranchées au réseau ferré.
Le 26 septembre, soutenons les cheminots et cheminotes en grève.
La course contre la montre est lancée avant la mise en exécution de la destruction du fret ferroviaire. Il est donc essentiel que les travailleurs et travailleuses du rail ne se sentent pas seul·es dans cette lutte incontournable pour notre futur décarboné. A nous, forces écologiques et sociales, de venir les soutenir. Répondons à leur appel et soyons présent·es dès le 26 septembre pour une journée de mobilisation.
*Cette tribune a été publiée dans les colonnes du JDD avant la nomination de Geoffroy Lejeune à sa direction. Nous nous désolidarisons de la nouvelle ligne éditoriale de ce journal.